Un trésor pour le monde
Des débuts de l’Église, il y a 2000 ans, à nos jours, se pose continuellement la question de l’articulation entre la foi chrétienne et la vie quotidienne. L’Évangile, bonne nouvelle du salut en Jésus-Christ, n’implique-t-il pas une certaine vision de l’Homme, de sa place dans l’univers, de son rapport aux autres ?
L’Église a eu à cœur de vivre et proposer, parfois au risque d’être persécutée, incomprise ou critiquée, un art de vivre chrétien qui met en accord la foi et la raison, la liberté individuelle et la vie en société.
Cette pensée sociale de l’Église n’est pas née comme un code structuré, mais plutôt comme une réponse à des expériences et des situations données, qui peu à peu ont formé un corpus de réflexions global et cohérent.
Une sagesse unique au monde
Les régimes politiques, les partis, les syndicats, les nations même, naissent, grandissent et meurent… Mais l’Église, elle, demeure. Sa pensée et son expérience sont sans équivalent, elle touche de près ou de loin aujourd’hui plus que jamais des personnes de toutes langues, origines et cultures, et sa sagesse est unique au monde.
Ce que l’on appelle aujourd’hui la doctrine sociale de l’Église est donc le fruit de deux millénaires d’expérience, de pratiques et de réflexion, sur la dignité de chacun, la valeur du travail, le partage des biens, la place des pauvres, l’engagement dans la société ou encore la subsidiarité.
De grands témoins
C’est au fil du temps et des grands témoins de l’Église —saints, fondateurs ou Papes— que la pensée sociale a été mûrie, pour continuer à porter une idée continue de la dignité de l’Homme au travers des changements du monde.
Fruit de l’expérience commune et individuelle et de textes du magistère, et à la fois profondément ancrée dans la parole de Dieu, la doctrine sociale de l’Église s’incarne dans la vie quotidienne et dans la foi en Jésus-Christ, fils de Dieu et Sauveur.
Rerum Novarum
Dans son acception moderne, on considère généralement que la Doctrine Sociale de l’Eglise est née officiellement au moment de la publication de la 1e encyclique sociale, Rerum Novarum, du pape Léon XIII (ci-contre, à droite) en 1891. À cette époque, les grands bouleversements du XIXe siècle, notamment dans le monde du travail avec l’industrialisation et l’avènement de la classe ouvrière, ont créé des situations parfois terriblement scandaleuses et généré de telles souffrances humaines que l’Église s’est sentie poussée à réagir, et a posé de façon structurée et claire des principes forts. C’est à partir de ce moment-là que l’on a vu paraître de grands textes précisant et affinant la pensée sociale de l’Église, jusqu’à culminer dans la publication en 2004 du Compendium de la doctrine sociale de l’Église qui en résume et reprend l’essentiel.
Mais la doctrine sociale de l’Eglise est en perpétuel enrichissement car elle s’adapte constamment aux évolutions de la société. Les dernières encycliques du Pape François: Laudato Si, sur la sauvegarde de la maison commune, parue en Juin 2015, ou Fratelli Tutti en 2020.